Psaume 82 : endosser la responsabilité de vivre en enfants de Dieu

Prédication

Voilà un psaume qui résonne fort en cette semaine sainte… « Jusques à quand acquitterez-vous les coupables ? Faites plutôt droit à l’orphelin, rendez justice au pauvre, au misérable ! »

Au cours d’une vie il nous arrive à tous et toutes de nous trouver avec la foule qui réclame à Pilate la libération de Barrabas et la mise à mort de Jésus, de nous tromper consciemment ou non, de choisir la mort plutôt que la vie, de nous ranger du côté des puissants et de commettre des injustices. Cela arrive, car s’il y a en nous l’image et la ressemblance de Dieu, si nous sommes ses enfants, nous sommes encore en création et il y a aussi du chaos, du silence vide et de la ténèbre en nous…

Bien sûr ce n’est pas ce qui est attendu de nous par notre Dieu.

Lui qui est la lumière qui brille dans les ténèbres, la parole qui fait ce qu’elle dit, lui dont l’amour passe par la justice, lui qui se place du côté des faibles, des méprisés : les collabos, les malades, les prostituées, les veuves, ce Dieu-là, notre Dieu, attend et espère de nous que nous suivions cette voie, sa voie, là où nous sommes. Non pas comme des clones, mais comme des enfants bien-aimé.es : chacun.e différent.e, vivant des circonstances différent.es, mais porteur.euses d’une origine commune et de capacités communes.

Vivre en enfants de ce Dieu-là, ce n’est certes ni facile ni confortable, mais c’est notre responsabilité : choisir la Vie jaillissante, témoigner d’un avenir ouvert, d’une autre histoire que celle racontée par les plus forts, d’une lumière qui brille dans toutes les ténèbres. Rester là, au pied de toutes les croix de notre monde, et les dénoncer, et rester avec celles et ceux qui souffrent. Non pas pour gagner l’amour de Dieu, il nous est offert, mais pour en témoigner dans le monde et l’y faire vivre au moins un peu autour de nous.

Et quand nous n’y arrivons pas, quand nous renonçons d’une manière ou d’une autre à vivre en fils et fille de Dieu, il nous invite à sa table, il nous invite à une pause, à un cœur à cœur, à un repas partagé où nous pouvons puiser la force de vivre notre vulnérabilité sans la compenser par la violence et la domination.

Amen.

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