Que faire de notre besoin de signes tangibles ?

Prédication

Nous aimerions nous aussi voir des signes, sentir Sa présence, toucher Sa main. Surtout en ces jours où nous faisons face à une situation particulièrement difficile et anxiogène. Si seulement nous pouvions avoir un signe ! Si seulement Dieu pouvait d’un coup éliminer ce virus ! Ou au moins trouver d’ici ce soir un vaccin ! Ou au minimum nous faire sentir sa présence aimante, réconfortante et rassurante, dans la prière ou autrement. Cela arrive, mais pas à tout le monde, et pas tout le temps. Non que Dieu soit absent de nos prières, ni de nos vies, mais il n’est pas toujours palpable.

Oui, nous aimerions un signe, comme les interlocuteurs de Jésus. Est-ce mal ? Sommes-nous condamnables et condamnés ? Non, mille fois non ! L’Evangile est radicalement et intégralement bonne nouvelle.

Comme Jonas, les scribes et les pharisiens reçoivent en Jésus un appel, une ouverture. Et comme lui ils fuient, à leur façon. Jonas l’a fait en partant physiquement dans la direction opposée à celle qui lui était indiquée par Dieu. Les scribes et les pharisiens le font en cherchant à prendre Jésus en flagrant délit d’impuissance.

Jésus, certes sur un ton sans doute pour le moins agacé, commence par énoncer les choses telles qu’elles sont – c’est le début du chemin, le laisser poser son regard sur ce qui en nous est douloureux, honteux : si ses interlocuteurs ont besoin d’un signe, si nous aimerions tant en recevoir un, c’est parce qu’une part de nous est constamment tentée de mettre notre confiance ailleurs qu’en Dieu, constamment tentée de refuser que Dieu soit Dieu. Si Jonas s’enfuie, c’est parce qu’il sait bien que Dieu ne va pas punir les ninivites comme ils le mériteraient. Si nous voulons sentir sa présence, c’est que nous aimerions que Dieu se montre tout-puissant et plein d’éclat, nous sauve ici et maintenant de ce qui nous assaille, à l’intérieur comme à l’extérieur. Jésus sait que nous sommes comme cela, et il sait aussi – comme Jonas le savait – que Dieu aime toujours le premier, qu’il ne condamne pas, qu’il est là même quand il semble absent, même quand nous ne sentons pas sa présence ou quand sa présence nous semble trop peu par rapport à ce que nous voudrions qu’il fasse. Et il nous appelle à convertir notre regard sur Dieu comme les ninivites l’ont fait, comme la reine de Saba l’a fait, à nous tourner vers Dieu afin qu’il nous nourrisse et nous relève, et que nos peurs, nos idoles, nos haines, ne prennent pas le dessus en nous. Et alors même cette part de nous qui refuse Dieu, pourra sortir du poisson pour vivre et, conjointement avec celle – peut-être vraiment minuscule – qui se tournait déjà un peu vers Dieu, elle pourra faire vivre d’autres.

Jésus n’annonce pas notre condamnation – si vous relisez le texte vous verrez que ce sont les ninivites qui condamnent, pas Dieu !- mais notre conversion, la conversion de tout notre être, petit à petit ! Nous pouvons avoir peur, nous pouvons réclamer un signe, la promesse qui nous est faite c’est que cela ne nous éloigne pas de l’amour de Dieu manifesté en Christ.

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