Cette phrase me trotte souvent dans la tête. Le plus souvent quand j’ai peur évidemment… Le cœur qui bat plus fort, le cerveau qui cherche mille excuses, passant frénétiquement en revue la to-do-list pour trouver n’importe quoi d’autre à faire que ce qui me fait peur, vraiment n’importe quoi.
Et pourtant parfois je fais quand même ce qui me faisais peur (pas toujours… je ne suis pas une super-héroïne de film ou de manga !). Par exemple aujourd’hui j’écris. J’écoute la peur et ce qu’elle me dit : que je ne sais pas exactement où ça va et que c’est un peu flippant, que ça n’a aucun sens, que je ne suis pas légitime.
Oui, au moment de commencer une nouvelle aventure, celle-ci ou une autre, au seuil d’un changement, quel qu’il soit, j’ai peur. Mais je n’écoute pas seulement ma peur. J’écoute une autre voix, une autre voix très ancienne et très jeune à la fois, celle d’un Autre que moi qui parle au plus profond de moi et qui me dis « n’aie pas peur ! » Et peut-être plus précisément encore « ne t’identifie pas avec ta peur, ne te réduit pas à ta peur, ne la laisse pas te réduire à elle ! ».
Cette voix-là, elle traverse toute la Bible :
« N’aie pas peur ! » dit Moïse à Josué qu’il va seul laisser à la tête du peuple qui a traversé le désert au moment d’entrer dans le pays promis.
« N’aie pas peur ! » dit David à son fils Salomon au moment où il lui transmet tout ce qui est nécessaire pour régner.
« N’aie pas peur ! » dit l’ange à Marie en venant lui demander si elle est prête à accueillir un fils inattendu.
« N’ayez pas peur ! » dit un autre ange, ou le même, aux bergers la nuit de la naissance de Jésus.
« N’ayez pas peur ! » dit l’ange aux femmes venues au tombeau.
« N’ayez pas peur ! » dit le ressuscité aux mêmes femmes.
« N’aie pas peur ! » dit une voix à Jean qui reçoit une vision à transmettre au début du livre de l’Apocalypse.
Et s’il faut autant répéter cela, c’est que la peur est bien là, partout, tout le temps, elle habite en nos cœurs. Elle a son rôle à jouer : nous indiquer un danger potentiel et nous aider à mobiliser toutes nos ressources physiques et intellectuelles pour y faire face. Ce rôle est précieux… mais souvent la peur crie si fort à l’intérieur de nous qu’elle nous empêche d’entendre d’autres voix, celles qui nous montrent un chemin possible, celles qui font le compte de nos ressources et qui nous disent « c’est ok, tu es prête, et si nécessaire tu sauras te relever », celles qui nous disent « tu n’es pas seule ». Or si la peur prend toute la place, elle nous paralyse, ou se transforme en haine, en aigreur, en jalousie, et autres passions tristes.
A travers les pages de la Bible, dans les couloirs de nos vies comme dans ceux de mon cœur au moment d’écrire, résonne cet appel : « n’aie pas peur ! » Et l’antidote à la peur, ce n’est pas l’assurance ni la certitude, encore moins l’esprit de sacrifice, de marche ou crève, c’est la confiance. Pour traverser la peur, il ne s’agit pas seulement de serrer les dents, de fermer les yeux, de respirer un bon coup et d’y aller quand même, il s’agit d’écouter la peur et son message, puis de choisir quoi en faire, avec la confiance qu’on n’est pas seul pour cela, et qu’on est aimé quoi qu’il arrive.
« N’aie pas peur, fais confiance. » dis Jésus à Jaïrus qui se débat avec sa peur de voir sa fille morte, et avec celle d’avoir une attitude inappropriée et de se retrouver la risée de tout le monde.
Aujourd’hui, je fais confiance à Celui que j’ai pris pour guide, et je choisis de vous faire confiance. Et j’y vais, je réponds à cet appel reçu sous différentes formes, internes et externes, écrire pour partager un chemin spirituel, avec simplicité, authenticité, gratitude, humour et légèreté.
Car j’apprends, chaque jour, à traverser la peur, à marcher avec elle, à ne pas la laisser me surprotéger et m’entourer de coton. J’ai appris à faire confiance à regarder la peur avec douceur et tendresse, en m’ancrant dans cette promesse : « N’aie pas peur ! Tu es à moi, je connais ton nom. Si tu traverses les eaux, je serai avec toi. Les fleuves ne te submergeront pas. Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, la flamme ne t’embrasera pas. Je suis l’Eternell ton Dieu, tu comptes pour moi, tu es honorée, je t’aime. N’aie pas peur, je suis avec toi. » (Esaïe 43,1-5)
Alors j’ai peur, mais j’y vais quand même, parce que je ne suis pas cette peur, je suis une fille bien-aimée de l’Eternell, comme vous, qui que vous soyez, êtes ses enfants bien-aimés ! Et je vous invite dans ce journal spirituel bimensuel, bribes de mon chemin spirituel (avec pas mal de bout d’autres choses parce que le spirituel traverse toutes les dimensions de notre être !).
Moi qui ne savais pas par quoi commencer, le sujet s’est imposé de lui-même ! Bienvenue dans cette newsletter où je vous partage mon chemin spirituel, mes lectures, mes questions, mes doutes, mes élans, mes émerveillements. En faisant le pari que mes mots rejoindront quelque chose en vous, là où ce qui nous unit est plus stable que ce qui nous sépare.