Transmettre l'invitation à entrer dans la Grande Famille des enfants de Dieu
Prédication
« Sandrine, est-ce que tu pourrais nous dire ce que tu as le plus aimé dans cette histoire ? » (l'histoire d'Abraham et Sarah, racontée d'après le récit GodlyPlay)
J’ai envie de répondre : tout ! Mais… s’il ne faut choisir qu’un moment de l’histoire, c’est la fin.
J’aime particulièrement la fin de l’histoire, avec ces grains de sable qui passent à travers la main d’Amandine en même temps que passent les générations et que se transmet cette invitation à entrer dans la grande famille. À chaque fois ça me touche : savoir que je ne suis pas seule, que je suis l’héritière de tous ces hommes, de toutes ces femmes qui m’ont précédée et qui ont lu, raconté, commenté, discuté ce récit et tant d’autres récits. Dès que j’entends une histoire, dès que j’ouvre une page de ma bible, je suis rappelée à cela : d’autres avant moi, d’autres après moi, et d’autres en même temps que moi, au près ou au loin, se nourrissent aussi de ces récits qui aident à vivre et à grandir. Et toutes ces personnes sont aussi nombreuses que les étoiles dans le ciel et que les grains de sable dans le désert ! Et j’aime le silence qui suit ce geste du sable qui coule : il me laisse la possibilité de me joindre à l’histoire.
Oui, j’aime cette transmission qui est à la fois don et responsabilité. Don reçu : je n’ai pas à inventer l’Evangile, ni à l’écrire, mais à le recevoir et à en vivre. C’est un don qui engage, qui me donne une responsabilité immense : transmettre à mon tour, tout simplement parce que j’aime ces histoires, qu’elles m’ont fait grandir en humanité et continuent de le faire, parce qu’à travers elles une voix me chuchote à l’oreille « tu es précieuse, je t’aime ». Elles sont un trésor que je ne peux pas garder pour moi seule. Avec le don de l’histoire vient le don du témoignage : vivre avec cette histoire, vivre de cette histoire, c’est déjà la transmettre. Car l’histoire qui fait son chemin en moi me transforme, elle me rend capable de ce que je ne savais pas pouvoir faire : préparer le chemin, dégager un espace, pour que l’histoire puisse faire son nid chez une autre personne, et qu’à travers l’histoire une voix lui chuchote d’amour qui ne me sont pas destinés.
Dans cette transmission, une bonne part m’échappe, mais peu importe : je fais de mon mieux. Je ne sais jamais ni ce que je vais recevoir et quand, ni ce que je partage et quand. Mais cela se fait, comme ce sable qui s’écoule, comme ces générations qui ont transmis l’Evangile depuis des siècles !
Je ne transmets pas pour que ce en quoi je crois ne meurt pas, l’Evangile ne mourra pas. Je transmets pour que d’autres puisse vivre de cet Evangile et que leur voix si unique se joignent à cette grande discussion, à ce grand concert qui se produit depuis que la Parole rencontre des hommes et des femmes !